La Première Ministre Judith Suminwa lance un dialogue national sur la gouvernance minière en RDC pour retrouver la souveraineté dans un contexte de crise

Dans un contexte marqué par les conflits armés et le pillage des ressources à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), la Cheffe du Gouvernement, Judith Suminwa Tuluka, a officiellement lancé ce jeudi le Dialogue national sur la gouvernance minière. Cette initiative, saluée par les acteurs locaux et internationaux, vise à repenser la gestion des minerais stratégiques, en plaçant l’éthique, la transparence et la souveraineté nationale au cœur des priorités. 

Dès son discours inaugural, Judith Suminwa Tuluka a insisté sur l’urgence de bâtir une gouvernance minière éthique, inclusive et citoyenne.

« La traçabilité des minerais n’est pas une option, mais une nécessité pour briser les chaînes de l’exploitation illégale et du financement des groupes armés », a-t-elle déclaré.

Le gouvernement entend ainsi renforcer la souveraineté congolaise sur ses ressources grâce à des réformes structurelles déjà amorcées, visant à garantir que les richesses du sous-sol profitent enfin aux populations locales. 

Parmi les mesures phares évoquées figurent le renforcement des mécanismes de contrôle, la responsabilisation des acteurs (États, entreprises, creuseurs artisanaux) et l’optimisation de la chaîne de valeur minière. La Cheffe du Gouvernement a rappelé que ces réformes s’articulent autour de trois piliers : 
1. Transparence : Publier les contrats miniers et auditer les flux financiers. 
2. Traçabilité : Certifier l’origine des minerais via des technologies innovantes. 
3. Lutte contre l’impunité : Sanctionner les acteurs complices du pillage. 

Ces actions s’inscrivent dans la lignée des engagements internationaux de la RDC, notamment l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). 

Judith Suminwa Tuluka a salué le rôle crucial des organisations de la société civile, dont l’expertise et la vigilance sont jugées indispensables. « Votre engagement aux côtés du Gouvernement n’est pas une faveur : c’est une responsabilité historique », a-t-elle lancé, appelant à une collaboration étroite pour contrer les réseaux mafieux et promouvoir une exploitation minière au service du développement humain. Plusieurs leaders civils ont exprimé leur soutien, tout en exigeant des actions concrètes contre la corruption et la militarisation des sites miniers. 

Ce dialogue bénéficie également du soutien technique et financier de l’Allemagne, engagée à accompagner Kinshasa dans la modernisation du secteur. L’ambassadeur allemand a souligné l’importance de « renforcer les standards internationaux en matière de droits humains et de durabilité environnementale », rappelant que la stabilisation de la RDC est un enjeu régional et global. 

Des conclusions attendues avec impatience
Le Gouvernement a promis d’analyser avec rigueur les recommandations issues de ce dialogue, qui réunit experts, ministres, parlementaires et représentants des provinces concernées. L’objectif est de finaliser d’ici fin 2024 un plan d’action concret pour : 
– Éradiquer le trafic des minerais. 
– Restaurer le contrôle étatique sur les zones minières. 
– Rediriger les revenus miniers vers les secteurs sociaux (éducation, santé, infrastructures). 

Dans un pays où le secteur minier représente plus de 90% des exportations, ce dialogue pourrait marquer un tournant décisif. Reste à traduire les promesses en actes, dans un contexte où défis sécuritaires et pressions économiques se conjuguent. Pour Judith Suminwa Tuluka, « l’heure n’est plus aux discours, mais à l’action collective ». 

Rédaction Horus-Gabriel Buzitu

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