Lors d’une intervention marquante au Conseil de sécurité de l’ONU ce mercredi, le Royaume-Uni a lancé un appel pressant pour un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel en République démocratique du Congo (RDC). Dans un discours empreint d’urgence, l’ambassadeur James Kariuki, représentant permanent adjoint du Royaume-Uni auprès des Nations Unies, a dénoncé l’aggravation des violences dans l’est du pays et réclamé une mobilisation internationale accrue.
En ouverture de son allocution, l’ambassadeur Kariuki a rappelé la mémoire des victimes du génocide contre les Tutsis, commémoré ce mois-ci, soulignant « la résilience remarquable du peuple rwandais » tout en liant symboliquement les leçons du passé aux défis actuels de la région des Grands Lacs.
Le diplomate britannique a exprimé sa « profonde préoccupation » face au blocage persistant de la résolution 2773, adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité il y a deux mois. Bien qu’il ait salué le retrait partiel du M23 et des Forces de défense rwandaises (FDR) de la région de Walikale, il a insisté sur l’impératif d’aller plus loin :
« Nous réitérons l’appel du Conseil : le M23 doit cesser les hostilités et quitter toutes les zones occupées, et les FDR doivent cesser de soutenir ce groupe armé et se retirer entièrement de la RDC. »
Il a également exigé que toutes les parties « s’engagent sérieusement dans les processus de paix régionaux » et respectent un cessez-le-feu inconditionnel.
Le Royaume-Uni a salué la nomination du président togolais Faure Gnassingbé comme médiateur de l’Union africaine (UA) pour le processus de paix dans l’est de la RDC. « Cette initiative doit favoriser une meilleure coordination entre les efforts régionaux et internationaux », a déclaré Kariuki, tout en exhortant les parties concernées à appliquer sans délai la feuille de route EAC-SADC, jugée essentielle pour une paix durable.
Avec plus d’un million de déplacés depuis janvier 2024, l’ambassadeur a décrit une situation humanitaire « catastrophique ». Il a appelé à un accès sans entrave à l’aide humanitaire, réclamant la réouverture des axes critiques comme les aéroports de Goma et Kavumu, et le rétablissement des voies lacustres et routières. « Le respect du droit international humanitaire n’est pas négociable », a-t-il martelé, plaidant pour une meilleure coordination entre l’ONU et les donateurs.
Les affrontements entre le M23, les milices locales (wazalendo) et l’armée congolaise (FARDC) continuent de ravager le Nord-Kivu, tandis que Kigali nie toute implication directe malgré les rapports accablants d’experts onusiens.
En clôture, James Kariuki a insisté sur « l’urgence d’agir avant que le pire ne se produise ». Pendant que la communauté internationale semble divisée sur les moyens à déployer, le Royaume-Uni place désormais ses espoirs dans une médiation africaine renforcée et une pression diplomatique accrue sur Kigali.
Rédaction Horus-Gabriel Buzitu