En marge de la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies consacrée à la situation dans la région des Grands Lacs, la Ministre d’État de la République démocratique du Congo (RDC), Thérèse Kayikwamba Wagner, a multiplié les rencontres diplomatiques ce mardi à New York. Objectif : mobiliser la communauté internationale face à l’escalade des tensions dans l’est du pays et relancer l’évaluation des mécanismes de paix régionaux et internationaux.
Au cours d’une série d’entretiens bilatéraux, la Ministre d’État a échangé avec les représentants permanents de plusieurs puissances influentes au Conseil de sécurité, dont :
- Fu Cong (Chine),
- Sheikha Alya Ahmed Saif Al-Thani (Qatar),
- Dorothy Shea (États-Unis),
- James Kariuki (Royaume-Uni),
- Jérôme Bonnafont (France), qui assure actuellement la présidence mensuelle du Conseil.
Elle a également rencontré les ambassadeurs du Groupe A3+1, composé des pays africains siégeant au Conseil : Amar Bendjama (Algérie), Michael Imran Kanu (Sierra Leone) et Abukar Osman (Somalie). Ces discussions ont permis de renforcer les convergences entre la RDC et ses partenaires africains sur les défis sécuritaires communs.
Les entretiens ont porté sur des enjeux cruciaux pour la stabilité de la RDC et de la région :
- La détérioration sécuritaire dans l’est du pays : La Ministre a alerté sur la recrudescence des activités des groupes armés, notamment le M23, et leurs conséquences humanitaires dramatiques. Elle a appelé à un renforcement des pressions diplomatiques et économiques sur les acteurs soutenant ces milices.
- Les initiatives de paix régionales et internationales: Les efforts déployés dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi ont été réexaminés, avec un plaidoyer pour une meilleure coordination entre les mécanismes régionaux et le rôle de la MONUSCO.
- L’évaluation de la Résolution 2773 : Adoptée il y a six semaines à l’unanimité, cette résolution visait à renforcer l’embargo sur les armes et à accélérer le désengagement des groupes armés. La RDC exige désormais un bilan transparent de son application, jugeant les progrès « trop lents au regard de l’urgence sur le terrain ».
Dans sa déclaration finale, Thérèse Kayikwamba Wagner a souligné la nécessité d’une « réponse unie et ferme » du Conseil de sécurité : « La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à la souffrance des Congolais. L’échec de nos actions collectives serait un signal désastreux pour toute la région des Grands Lacs. »
La France, par la voix de Jérôme Bonnafont, a réaffirmé son soutien à la souveraineté de la RDC, tandis que les États-Unis ont promis d’étudier des sanctions ciblées contre les responsables des violences. Les pays africains du A3+1 ont quant à eux insisté sur l’importance de solutions « endogènes », tout en reconnaissant le rôle clé de l’ONU.
Le Conseil de sécurité devrait se prononcer dans les prochains jours sur la mise en œuvre de la Résolution 2773, sous pression croissante pour traduire ses engagements en actes concrets.
Rédaction : Horus-Gabriel Buzitu