Diamant africain : la RDC impose sa vision responsable à la Table ronde historique de Luanda

La République Démocratique du Congo a joué un rôle pivot lors de la Table ronde ministérielle internationale sur le diamant naturel, conclue ce mercredi à Luanda. Aux côtés des grands pays producteurs africains et des leaders mondiaux de l’industrie, la délégation congolaise, menée par le Ministre des Mines Kizito Pakabomba Kapinga Mulume, a porté un plaidoyer audacieux pour la renaissance éthique du diamant africain.

Ministre des Mines de la République Démocratique du Congo, SE. Kizito Pakabomba et le Président angolais João Lourenço

Dans une allocution d’ouverture saluée par les participants, S.E. Kizito Pakabomba Kapinga Mulume a redéfini l’essence même du diamant naturel africain :
« Le diamant naturel est plus qu’un bien de luxe : il est un outil d’émancipation économique, de développement communautaire et d’identité africaine. Pour raviver son éclat, il nous faut plus que des carats et de la clarté : il nous faut de la coordination, de la conviction et une touche de courage »

Le ministre a appelé à une mobilisation collective pour transformer cette ressource en levier tangible de paix et de création de valeur locale.

Face aux défis posés par les diamants synthétiques et les exigences de traçabilité, le ministre a proposé un cadre politique innovant lors des travaux auxquels participaient l’Angola, le Botswana, la Namibie et la Sierra Leone. Il a substitué aux traditionnels critères des « 4C » (Carat, Cut, Color, Clarity) une grille de valeurs responsables :
1. Confiance (dans la chaîne de valeur)
2. Coopération (entre États producteurs)
3. Crédibilité (des certifications)
4. Créativité (dans la valorisation)

Sous l’égide du De Beers Group et de l’Antwerp World Diamond Centre (AWDC), les travaux ont abouti à la signature d’un protocole sans précédent :

  • Engagement des États : Consacrer 1% des revenus des ventes de diamants bruts à un fonds international.
  • Gestion : Le fonds sera coordonné par le Natural Diamond Council.
  • Objectif : Financer une campagne mondiale de promotion des diamants naturels africains, mettant en avant leur origine éthique et leur impact développemental.

En signant cet accord aux côtés des géants miniers (Rio Tinto, De Beers) et des places boursières majeures (DMCC Dubaï, GJEPC Inde, AWDC Anvers), la RDC affirme son leadership dans la reconfiguration responsable du secteur. Cette démarche s’inscrit dans sa stratégie de valorisation des ressources minières au service du développement national et de la position continentale.

Par cette participation active, Kinshasa démontre sa volonté d’être non seulement un producteur majeur, mais aussi un standard-setter pour une industrie diamantaire africaine transparente, équitable et créatrice de richesse partagée une pierre angulaire de sa diplomatie économique.

Par Horus-Gabriel Buzitu

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