Sur son compte X, l’ancien ministre et figure politique congolaise Olivier Kamitatu, proche allié de Moïse Katumbi, a réagi au retour imminent de l’ancien président Joseph Kabila en République Démocratique du Congo (RDC), après un an d’exil. Ce retour, annoncé dans la ville de Goma, relance les débats sur la souveraineté nationale, la justice et l’avenir politique d’un pays en proie à des tensions persistantes.
Joseph Kabila, au pouvoir de 2001 à 2019, a choisi de revenir à Goma, une ville de l’Est décrite par Kamitatu comme « emblématique de notre souveraineté nationale ».
Pour ce dernier, ce geste porte un message clair : « La résolution de la crise congolaise ne saurait reposer uniquement sur des interventions extérieures. La clé de notre stabilité réside au cœur de notre pays. »
Un plaidoyer pour une solution endogène, alors que la RDC reste dépendante de soutiens internationaux, notamment dans la lutte contre les groupes armés.
Kamitatu souligne que ce retour s’inscrit dans une « logique plus vaste » : celle d’un ancien président déterminé à « faire valoir ses droits citoyens », dans un environnement sécurisé, loin de Kinshasa, théâtre de « tumultes » politiques. Une allusion directe aux tensions entre Kabila et le président Félix Tshisekedi, qui a multiplié les accusations à son encontre, notamment pour « atteinte à la sûreté de l’État », sans « preuves solides », selon Kamitatu.
L’absence de fondement juridique des accusations contre Kabila « soulève de graves questions sur l’impartialité de la justice et l’état de droit en RDC », dénonce Kamitatu. Une critique qui s’étend aux cas d’autres figures politiques en exil, comme Moïse Katumbi et lui-même, dont les passeports n’ont pas été renouvelés par Kinshasa.
« Une violation flagrante de nos droits fondamentaux et de notre liberté de circulation », assène-t-il, dénonçant un pouvoir « arbitraire ».
La capitale n’est pas épargnée par les critiques. Kamitatu décrit une « détérioration » de la situation, marquée par des « arrestations arbitraires » et un « harcèlement des opposants », fragilisant la démocratie et « menaçant l’intégrité même de notre nation ». Face à cette dérive, il appelle à l’unité des Congolais pour exiger « des droits équitables et un traitement juste pour tous ».
Le choix de Kabila de s’établir dans une région contrôlée par des groupes rebelles interroge. Pour Kamitatu, ce n’est pas qu’un symbole : c’est un « appel à repenser notre avenir collectif », loin d’un « pouvoir central en perte totale de légitimité ». Une analyse qui souligne les fractures géopolitiques et la défiance envers un régime accusé d’autoritarisme.
Le retour de Joseph Kabila relance les défis politiques en RDC. Entre espoir de dialogue et risques de confrontation, Kamitatu en appelle à une refonte du contrat social congolais.
« La présence de Joseph Kabila ouvre la voie à d’autres figures exilées, mais surtout, elle oblige le pouvoir à affronter ses contradictions », conclut Kamitatu, rappelant que l’avenir de la RDC se jouera dans sa capacité à concilier justice, unité et souveraineté.
Rédaction : Horus-Gabriel Buzitu