Dans le cadre du mois dédié aux droits des femmes, la ministre d’État de l’Éducation nationale, Raïssa Malu, a participé à une journée de sensibilisation sur la « Nouvelle Citoyenneté » organisée à Kinshasa par le Secrétariat général à l’Éducation nationale. Cet événement, placé sous le thème « Femmes enseignantes et Nouvelle Citoyenneté », a réuni des acteurs clés du secteur éducatif et mis en lumière le rôle central des femmes dans la transformation sociale et l’égalité des genres en République démocratique du Congo (RDC).
Lors de son allocution, Raïssa Malu a salué l’engagement des femmes enseignantes, qualifiant leur travail de « socle de l’action collective » pour le développement du pays.
« Votre professionnalisme inspire la jeunesse et incarne nos politiques éducatives. Vous contribuez à faire de l’égalité une réalité », a-t-elle déclaré, soulignant l’importance du thème de la Journée internationale des droits des femmes 2025 : « Pour toutes les femmes et les filles : droit, égalité et autonomisation ».
La ministre a cependant rappelé les défis persistants. Selon l’Enquête démographique et de santé 2023-2024, 59 % des femmes de 15 à 49 ans sont alphabétisées, contre 86 % des hommes. L’accès à l’enseignement secondaire reste limité pour les filles, avec un taux de 55 %, contre 81 % au primaire.
« Ces chiffres montrent que le chemin est encore long. L’éducation des filles doit être une priorité absolue », a-t-elle insisté.
Pour combler ces inégalités, le gouvernement a lancé plusieurs initiatives :
- Projets PERSE, PAAF et PEQIP : visant à améliorer l’accès et la qualité de l’éducation.
- Stratégie nationale d’alimentation scolaire : pour réduire l’abandon scolaire, notamment chez les filles.
- Campagne Citoyenneté Active : encourageant l’engagement civique et la lutte contre les stéréotypes de genre.
« La salle de classe doit devenir un espace d’égalité. Nous devons enseigner aux filles et aux garçons que toutes les voies leur sont ouvertes », a expliqué Raïssa Malu, appelant les enseignantes à « briser les préjugés par l’exemple ».
La ministre a rendu hommage au président Félix Tshisekedi, qualifié de « champion de la masculinité positive » pour ses actions en faveur des droits des femmes, notamment la nomination de Judith Suminwa Tuluka à la Primature et de femmes à des postes stratégiques.
« L’égalité ne se construit pas contre les hommes, mais avec eux », a-t-elle précisé, prônant une approche inclusive.
Le Secrétaire général adjoint à l’Éducation nationale, Mathieu Munkenge Bakina, a salué la vision du chef de l’État, soulignant que « la femme congolaise est au centre de toutes les ambitions ». De son côté, Guillaume Korhogo, Directeur de la DEVC, a rappelé l’importance de l’éducation en contexte de crise, évoquant les conflits qui ont marqué la RDC depuis 1996.
La journée a été marquée par des saynètes interprétées par des élèves et des artistes locaux, illustrant les défis et les espoirs des femmes congolaises. Ces performances ont renforcé le message central de l’événement : l’éducation comme vecteur de citoyenneté active et de justice sociale.
Rédaction : Horus-Gabriel Buzitu