Dieudonné Kamuleta Badibanga, président de la Cour constitutionnelle de la République Démocratique du Congo (RDC), a tiré la sonnette d’alarme sur la crise humanitaire et sécuritaire qui ravage l’est du pays, lors de la 8e Réunion de haut niveau des présidents des Cours constitutionnelles d’Afrique et des pays arabes, organisée au Caire en Égypte. Face à une assemblée de magistrats et dirigeants juridiques africains, il a appelé à une mobilisation collective pour endiguer une situation qualifiée de « menace régionale ».

Dans un discours percutant, Dieudonné Kamuleta a décrit l’enfer quotidien vécu par les populations de l’est de la RDC :
- Violences armées incessantes, alimentées par des groupes soutenus par des pays voisins, selon Kinshasa.
- État de siège prolongé dans plusieurs provinces, restreignant les libertés fondamentales.
- Exode massif de civils fuyant les combats, plongés dans une crise humanitaire « sans précédent ».
« Notre région est pillée pour ses minerais, tandis que nos populations paient le prix du sang. Cette agression extérieure sape notre souveraineté et bafoue les droits de millions de Congolais », a-t-il dénoncé, appelant à une condamnation unanime de la communauté africaine.
Malgré les défis, Kamuleta a salué la résilience institutionnelle de la RDC. Il a partagé des exemples concrets où la Constitution a servi de rempart contre l’arbitraire, notamment pendant la pandémie de COVID-19 et sous l’état d’urgence actuel.
« Même en temps de crise, la Constitution reste notre garde-fou. Elle a permis de limiter les dérives et de protéger les droits des citoyens face aux mesures exceptionnelles », a-t-il expliqué, soulignant l’importance d’un contrôle constitutionnel rigoureux pour équilibrer sécurité et libertés.
L’événement a également servi de plateforme pour resserrer les liens entre nations africaines. Kamuleta a salué les échanges avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi et ses homologues des Cours constitutionnelles, y voyant un « signal fort » d’unité face aux défis communs.
« L’Afrique doit parler d’une seule voix. Nos Constitutions ne sont pas que des textes, ce sont des outils pour défendre notre souveraineté et notre dignité », a-t-il insisté, plaidant pour une harmonisation des mécanismes juridiques continentaux.
La prise de parole de Dieudonné Kamuleta au Caire a rappelé un impératif : l’Afrique ne peut rester silencieuse face aux crises qui la déchirent. Alors que la RDC lutte pour sa survie, la réponse devra être collective, courageuse et ancrée dans le respect du droit.
« Si nous échouons ici, nous échouons partout. La paix en RDC, c’est la paix pour l’Afrique », a-t-il conclu, laissant planer un appel à l’histoire devant des pairs visiblement interpellés.