Crise politique en RDC : l’ancien président dénonce une « dérive autoritaire » et un « faux procès »

Dans une déclaration retentissante, un ancien Chef de l’État s’exprime sur la situation politique actuelle en République Démocratique du Congo. Il dépeint une série d’événements récents non comme des incidents isolés, mais comme les manifestations d’une crise profonde qui mine les fondements de l’État.

L’ancien président conteste farouchement la légitimité des actions judiciaires et politiques entreprises à son encontre. Pour lui, la convergence entre son propre cas, les multiples arrestations de hauts cadres et ce qu’il qualifie de « gouvernance imprudente en cours dans le pays » n’est pas le fruit du hasard. « Ce sont des symptômes d’une crise plus profonde de leadership, de justice et de direction nationale », a-t-il affirmé.

Au cœur de ses griefs se trouve la décision du Sénat de lever son immunité constitutionnelle. Il estime que cette démarche, qui a ouvert la voie à son inculpation par un tribunal militaire de Kinshasa, est illégale. « Le Sénat a, illégalement et en violation de la Constitution, levé mes immunités en tant qu’ancien Président de la République et Sénateur à vie », a-t-il souligné.

Il rappelle le principe fondamental derrière cette garantie juridique : celle-ci est « conçue pour éviter, dans le chef de tout Président de la République en exercice, la tentation de s’accrocher indéfiniment au pouvoir par crainte de poursuites judiciaires infondées une fois qu’il aura quitté ses fonctions ». La remise en cause de ce principe, selon lui, constitue « une décision sans précédent » aux conséquences dangereuses pour l’équilibre des institutions.

Cette levée d’immunité a effectivement permis au pouvoir judiciaire de lancer des poursuites. L’ancien président fait maintenant face à une série d’accusations graves, qu’il rejette en bloc et qu’il présente comme la preuve d’une machination politique. « Cette décision sans précédent a ainsi permis à un tribunal militaire de Kinshasa d’engager des poursuites contre ma personne pour des accusations de trahison, de crimes de guerre, de meurtre, de viol, de torture, de soutien à des insurrections armées et de complicité avec l’AFC/M23 », a-t-il détaillé, qualifiant l’ensemble de cette procédure de « faux procès contre ma personne ».

Cette prise de position intervient dans un contexte de fortes tensions politiques et sécuritaires dans l’est du pays, alimentant un débat national et international sur l’état de droit et la stabilité en République Démocratique du Congo.

Par Horus-Gabriel Buzitu

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