Une nouvelle crise diplomatique éclate entre le Rwanda et la Belgique, marquée par la rupture des relations bilatérales et une demande d’asile politique inédite. Deux membres de l’ambassade rwandaise à Bruxelles, un secrétaire et un agent consulaire, ont refusé de regagner leur pays après que Kigali a ordonné la fermeture de sa représentation en Belgique. Une décision prise en réaction à l’expulsion des diplomates rwandais par Bruxelles, elle-même consécutive à la rupture unilatérale des relations par le président Paul Kagame.
La tension est montée d’un cran cette semaine lorsque le président rwandais, Paul Kagame, a annoncé la fin des relations diplomatiques avec la Belgique, accusant Bruxelles d’« ingérence » dans les affaires internes du Rwanda. En réponse, la Belgique a donné 48 heures aux diplomates rwandais pour quitter son territoire. Mais dans un rebondissement inattendu, deux employés de l’ambassade ont sollicité l’asile politique, refusant catégoriquement de rentrer au Rwanda.
ces fonctionnaires redouteraient des « représailles » de la part du régime de Kigali en raison de leur position critique envers le gouvernement
Cette affaire n’est pas sans rappeler le cas d’Eugène-Richard Gasana, ancien ambassadeur rwandais aux États-Unis. Ce dernier avait lui aussi refusé de rentrer au Rwanda après avoir été limogé par Paul Kagame, sollicitant finalement l’asile en Amérique du Nord. Un précédent qui avait déjà exposé les fissures au sein de l’appareil diplomatique rwandais et alimenté les critiques sur la gestion autoritaire du pouvoir à Kigali.
La rupture des liens diplomatiques complique davantage une relation déjà tendue depuis des années, marquée par des contentieux historiques et des accusations récurrentes de soutien belge à des opposants rwandais. Les expulsions réciproques de diplomates risquent également d’affecter les citoyens des deux pays, avec la suspension probable des services consulaires et des visas.