Crise au sein de la Francophonie, Mélenchon dénonce les errements de Macron en Afrique

Jean-Luc Mélenchon, a vivement réagi ce Mercredi à l’annonce du retrait du Niger, du Burkina Faso et du Mali de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Sous un contexte de tensions croissantes entre la France et plusieurs États africains, le leader insoumis a fustigé la politique africaine d’Emmanuel Macron, qu’il juge responsable de cette défection symbolique.

Ces trois pays du Sahel, dirigés par des juntes militaires ayant renversé des régimes soutenus par la France, ont officialisé leur départ de l’OIF dans un communiqué conjoint, dénonçant une institution devenue selon eux un « outil d’influence postcoloniale ». Un coup dur pour l’organisation, qui compte 88 États et gouvernements membres et promeut la langue française ainsi que la coopération culturelle.

S’exprimant lors d’une conférence de presse, Jean-Luc Mélenchon a exprimé son « chagrin » face à cette nouvelle étape de la « dérive » des relations franco-africaines. ‹‹ La France paie cher les errements de la macronie en Afrique ››, a-t-il déclaré, accusant le président Macron d’avoir méprisé les peuples africains en maintenant une politique néocoloniale, notamment via les accords militaires et économiques.

« Le retrait de ces trois pays n’est pas un accident, c’est le résultat d’une arrogance persistante », a-t-il ajouté.

Le député insoumis a également critiqué la direction de l’OIF, présidée depuis 2019 par la Rwandaise Louise Mushikiwabo. Il a qualifié celle-ci d’« anglophone », rappelant que le Rwanda, ancienne colonie belge, a rejoint le Commonwealth en 2009 et favorisé l’anglais au détriment du français. Mélenchon a aussi souligné le passé politique de Mushikiwabo, ancienne ministre des Affaires étrangères sous Paul Kagame, un dirigeant régulièrement accusé de soutenir des groupes armés en République démocratique du Congo.

« Comment une organisation censée incarner nos valeurs peut-elle être dirigée par une proche d’un régime autoritaire, envahisseur de la RDC ? », s’est-il interrogé.

Depuis 2022, la France a été contrainte de retirer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger, où les putschistes au pouvoir se tournent désormais vers la Russie ou des partenaires régionaux. La question des ressources naturelles, comme l’uranium nigérien, et les accusations d’ingérence nourrissent ces tensions.

Le retrait des trois États sahéliens pose la question de l’influence future de la France en Afrique. Alors que le gouvernement tente de promouvoir une « relation d’égal à égal », les critiques, comme celles de Mélenchon, soulignent l’urgence d’une rupture avec les pratiques passées. Dans un monde multipolaire, la Francophonie, minée par ses contradictions, devra peut-être choisir entre son héritage et sa réinvention.

Rédaction : Dieumerci Anawezi

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