Le Vatican a rendu publiques, ce mardi 22 avril au matin, les premières images du pape François, décédé la veille à l’âge de 88 ans, allongé dans son cercueil ouvert. Ces clichés, capturés dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe où il résidait, montrent le souverain pontife vêtu d’une mitre blanche et d’une chasuble rouge, les mains jointes autour d’un chapelet. Deux gardes suisses, symboles immuables de la tradition vaticane, encadrent sa dépouille. Ces images, tournées lundi soir après la mise en bière, marquent le début d’un deuil planétaire pour le chef de l’Église catholique, dont les funérailles devraient être annoncées dans la journée.
Conformément aux règles du Saint-Siège, les obsèques du pape François devraient se tenir entre vendredi et dimanche. Une première congrégation générale des cardinaux, convoquée ce mardi à 9 heures, doit officialiser la date après délibération. Ces mêmes cardinaux auront la tâche historique d’élire son successeur dans les prochaines semaines, lors d’un conclave déjà anticipé avec gravité.
Les hommages internationaux affluent déjà. Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d’État et de figures royales sont attendus à Rome. Emmanuel Macron a confirmé sa présence depuis La Réunion.
Dans un ultime geste d’humilité, le pape François a demandé à reposer « sans décoration » à la basilique Sainte-Marie-Majeure, selon les termes de son testament. Sa dépouille sera transférée dès mercredi de la résidence Sainte-Marthe à la basilique Saint-Pierre, où elle sera exposée aux fidèles « sans catafalque », conformément à son vœu de simplicité. Seule une inscription en latin, « Franciscus », marquera sa tombe, effaçant toute pompe au profit de la sobriété chère à ce pape argentin.
Premier pape jésuite et sud-américain de l’Histoire, Jorge Bergoglio aura marqué son époque par un style direct et un engagement en faveur des pauvres, des migrants et de l’écologie. Son pontificat de douze ans, couronné par une immense popularité mondiale, n’a pourtant pas échappé aux critiques internes, notamment sur sa gestion des réformes ou des scandales au sein de l’Église. Affaibli ces derniers mois par une pneumonie sévère, il a succombé lundi matin à un accident vasculaire cérébral.
De l’Iran aux États-Unis, en passant par l’UE, l’ONU ou le Liban, les réactions se multiplient. Vladimir Poutine a salué un « défenseur de l’humanisme et de la justice », tandis que Volodymyr Zelensky a rendu grâce à celui qui « a prié pour la paix en Ukraine ». L’Autorité palestinienne et Israël ont, eux aussi, uni leurs voix dans un hommage rare.
Alors que le monde catholique entre en deuil, la figure de François, pape du dialogue et des périphéries, plane sur une Église à la croisée des chemins.
(Crédits images : Vatican Media)
Par Djorres Tshivuadi