Dans un verdict retentissant, le Ministère Public a exigé ce mercredi devant la Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo (RDC) des peines sévères dans l’affaire de détournement de fonds liée au projet agro-industriel de Bukanga Lonzo. L’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, l’ex-ministre de la Banque Centrale du Congo Déogratias Mutombo, et l’homme d’affaires sud-africain Grobler Christo Stephanus risquent chacun 20 ans de travaux forcés pour leur implication présumée dans une fraude de 80 millions de dollars.
Outre la peine carcérale, la Cour a prononcé des mesures restrictives à l’encontre des anciens ministres. Augustin Matata Ponyo se voit interdire le droit de vote et d’éligibilité pendant 10 ans à l’issue de sa peine, tandis que Déogratias Mutombo écope d’une exclusion similaire pour 5 ans. Tous deux sont également bannis de toute fonction publique. Grobler Christo Stephanus, quant à lui, devra quitter définitivement le territoire congolais après l’exécution de sa peine, selon la demande du Ministère Public.
Au cœur du scandale, le projet Bukanga Lonzo, lancé en 2014 avec l’ambition de transformer l’agriculture congolaise, s’est rapidement mué en symbole de malversations. Les enquêteurs ont retenu un préjudice financier de 80 millions de dollars, détournés via des surfacturations, des contrats opaques et des transferts illicites. Les trois accusés, jugés en leur absence, ont toujours nié les accusations, qualifiant le dossier de « politiquement motivé ».
Reste à suivre l’application effective des mandats d’arrêt émis contre les trois hommes, dont aucun n’est actuellement détenu.
Rédaction : Horus-Gabriel Buzitu