Une conférence de presse conjointe tenue ce lundi a réuni le Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, et son homologue de la Santé, Roger Kamba. L’objectif : dresser un état des lieux précis des situations épidémiologiques de la Mpox et du choléra en République Démocratique du Congo.
Le Docteur Roger Kamba, Ministre de la Santé, a ouvert les débats en rappelant l’ancrage historique du choléra en RDC. Présente depuis 1973, la maladie sévit principalement dans les provinces orientales (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Tanganyika, Lualaba, Haut-Katanga). Sa persistance et ses résurgences endémiques s’expliquent par les mouvements de population, les inondations récurrentes et les défis d’hygiène, la position géographique du pays le rendant vulnérable à de nombreuses pathologies.
« Si la maladie revient régulièrement sous forme endémique, nous observons actuellement plus de 1000 cas hebdomadaires« , a souligné le ministre.
La semaine 27 (courante) affiche même un bond à 2085 cas. Depuis janvier, le cumul atteint déjà 35 000 cas. Bien que le taux de mortalité national soit estimé à 1% dans la plupart des épisodes, il s’élève actuellement à 3% à l’échelle nationale et atteint un niveau préoccupant de 9% spécifiquement à Kinshasa.
Dix-sept provinces sont touchées, avec la Tshopo en tête, suivie de Kinshasa, du Sud-Kivu, du Maniema et du Nord-Kivu.
Face à cette recrudescence, notamment dans la capitale, le Ministre Kamba a annoncé une mesure forte : l’implantation de 8 nouveaux centres de traitement dédiés au choléra à Kinshasa. Cette décision vient compléter l’offre existante (Hôpital de Ngiri-Ngiri, Hôpital Camp Nkokolo, Centre de Traitement de Pakadjuma, Hôpital de Renaissance Ex-Maman Yemo).
Concernant la Mpox (variole du singe), le ministre s’est montré nettement plus optimiste. « L’évolution de la lutte est satisfaisante« , a-t-il déclaré. Pour la semaine 26, seules 51 zones de santé sur les 516 que compte le pays ont signalé des cas. Un contraste marquant avec le pic épidémique précédent qui avait vu près de 490 zones touchées. Le ministre Kamba a confirmé que « le Mpox tend déjà à sa fin« .
Le Ministre de la Communication, Patrick Muyaya, a lancé un appel pressant à la population congolaise. Il a insisté sur l’observation stricte des règles d’hygiène, notamment le lavage régulier des mains, pour combattre les bactéries responsables du choléra. Il a également mis en garde contre l’automédication, identifiée comme un facteur aggravant de la maladie. « En cas de diarrhée ou de vomissements, les deux principaux symptômes, rendez-vous sans délai au centre de santé le plus proche« , a-t-il martelé, reprenant les recommandations du ministre Kamba.
En conclusion, le Ministre de la Santé, Roger Kamba, a tenu à rassurer : « Un personnel soignant suffisant est mobilisé pour prendre en charge efficacement les malades« , affirmant la capacité du système à répondre à la double exigence de ces épidémies, malgré les défis persistants posés par le choléra.
Par Horus-Gabriel Buzitu