AFRIQUE|Le Président angolais João Lourenço révoque un haut responsable militaire en mission en RDC

Le Président angolais João Lourenço a pris, ce mercredi, une décision marquante en révoquant le Brigadier-général Daniel Raimundo Savihemba de ses fonctions de Commandant du Mécanisme Ad-hoc de Vérification pour la pacification de la Région Orientale de la République Démocratique du Congo (RDC). Cette mesure, annoncée officiellement par la Présidence angolaise, intervient après une consultation approfondie du Conseil National de Sécurité et s’appuie sur les dispositions constitutionnelles du pays ainsi que sur la Loi sur la Défense Nationale et les Forces Armées.

Le Mécanisme Ad-hoc de Vérification, dirigé jusqu’ici par le Brigadier Savihemba, est une initiative régionale soutenue par l’Angola visant à stabiliser l’Est de la RDC, une zone minée par des décennies de conflits armés et de tensions intercommunautaires. L’Angola, acteur clé dans les efforts de médiation en Afrique centrale, avait déployé ce mécanisme pour superviser les processus de cessez-le-feu et faciliter le dialogue entre les parties prenantes. La révocation du commandant Savihemba soulève donc des questions sur les raisons précises de cette décision, bien que la Présidence n’ait pas fourni de détails supplémentaires.

Dans son communiqué, la Présidence angolaise a insisté sur le caractère « strictement légal » de cette révocation, rappelant que « toute décision concernant les membres des Forces Armées Angolaises est prise dans le respect des procédures établies par la Constitution et les lois en vigueur ». Le texte fait notamment référence à l’article 119 de la Constitution, qui confère au Président le pouvoir de nommer et de démettre les hauts gradés militaires, ainsi qu’à la Loi nº 20/10 sur la Défense Nationale, encadrant les missions des forces armées à l’étranger.

Si aucun motif explicite n’a été avancé, certains observateurs évoquent l’hypothèse d’un possible réalignement stratégique des opérations angolaises en RDC, dans un contexte où les critiques internationales sur l’efficacité des missions de paix africaines se multiplient. D’autres suggèrent que cette décision pourrait refléter des divergences internes ou des impératifs de restructuration au sein de l’appareil de sécurité angolais.

Pour l’heure, le successeur du Brigadier Savihemba n’a pas été désigné, laissant planer une incertitude sur la continuité des opérations en cours. Les autorités angolaises ont toutefois assuré que « cette transition sera gérée avec professionnalisme, afin de ne pas compromettre les objectifs de paix dans la région ».

Rédaction : Horus-Gabriel Buzitu

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