AFRIQUE| La Banque africaine de développement lance une ambitieuse stratégie pour doubler le PIB industriel de l’Afrique d’ici 2025

Un plan de 56 milliards USD pour stimuler l’industrialisation, moderniser les infrastructures et renforcer les chaînes de valeur locales

La Banque africaine de développement (BAD) a dévoilé une stratégie audacieuse visant à transformer structurellement l’économie africaine grâce à une industrialisation accélérée. D’ici 2025, l’institution financière panafricaine ambitionne de doubler le poids du secteur industriel dans le produit intérieur brut (PIB) du continent, en mobilisant 56 milliards de dollars américains.

L’initiative de la BAD s’articule autour de trois axes majeurs : le renforcement des chaînes de valeur locales, la modernisation des infrastructures et le soutien à l’émergence d’industries compétitives et durables. L’objectif est de réduire la dépendance aux importations tout en créant des emplois et en stimulant une croissance inclusive.

« L’industrialisation de l’Afrique n’est pas une option, mais une nécessité pour assurer son autonomie économique et son développement durable », a déclaré le président de la BAD, Akinwumi Adesina, lors d’une conférence de presse.

Les fonds mobilisés serviront notamment à financer des projets dans les secteurs agroalimentaire, des énergies renouvelables, des mines et des technologies. Une partie importante sera également consacrée à l’amélioration des infrastructures logistiques et énergétiques, considérées comme des leviers essentiels pour attirer les investissements industriels.

Selon les projections de la BAD, cette stratégie pourrait créer des millions d’emplois directs et indirects, tout en augmentant la part de l’industrie dans le PIB africain, actuellement estimée à environ 10 % en moyenne. Les petites et moyennes entreprises (PME), ainsi que les startups innovantes, devraient bénéficier d’un accès facilité aux financements et aux technologies.

Cependant, certains experts appellent à la prudence. « L’enjeu sera de garantir une répartition équitable des investissements entre les régions et de veiller à ce que les projets soient réellement durables », nuance Thandika Mkandawire, économiste spécialiste du développement.

La BAD prévoit de lancer les premiers appels à projets dès le premier trimestre 2024, en collaboration avec les gouvernements africains et le secteur privé. Des partenariats avec des institutions internationales, dont la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), sont également envisagés pour amplifier l’impact de ce plan.

Avec cette initiative, l’Afrique pourrait bien amorcer un tournant historique vers une industrialisation tant attendue, à condition que les engagements se concrétisent sur le terrain.

Par Dieumerci Anawezi

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