La réaction tchadienne ne s’est pas fait attendre après la décision de Donald Trump d’interdire l’entrée sur le territoire américain aux ressortissants de 12 pays, dont le Tchad. Le président Mahamat Idriss Déby Itno a décidé d’appliquer la réciprocité en suspendant aussi l’octroi de visas aux citoyens américains.
« J’ai instruit le gouvernement à agir conformément aux principes de réciprocité et suspendre l’octroi des visas aux citoyens des États-Unis d’Amérique », a écrit le chef de l’État tchadien sur sa page Facebook officielle, ce jeudi 5 juin 2025. « Le Tchad n’a ni des avions à offrir, ni des milliards de dollars à donner mais le Tchad a sa dignité et sa fierté », a ajouté Mahamat Idriss Déby Itno.
Avant lui, le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abdoulaye Sabre Fadoul, s’est dit « surpris par cette annonce », faisant allusion à la décision du président américain, mais aussi et surtout « par le motif lié au terrorisme qui est mis en avant et qui méconnaît totalement l’engagement et les résultats du Tchad dans ce domaine ».
En effet, le Tchad est engagé depuis de longues années aux côtés des forces occidentales et africaines dans la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel et dans le bassin du lac Tchad. Le pays a même perdu de nombreux soldats dans cette guerre asymétrique. D’où l’étonnement des autorités tchadiennes face au décret de Donald Trump justifié par des raisons de sécurité nationale.
La mesure de réciprocité annoncée par le président Deby pourrait avoir des répercussions sur les échanges entre les deux pays, notamment dans les domaines de la coopération militaire et du développement. Mais en décidant de réagir avec fermeté, N’Djamena entend affirmer son statut d’État responsable, refusant d’être traité comme un pays de seconde zone.
Djorres Tshivuadi