Le ministre du Commerce extérieur interpelle sur la nécessité d’une redistribution équitable des revenus miniers lors d’un briefing gouvernemental sur la croissance économique.
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a affiché des chiffres record d’exportations minières pour l’année écoulée, mais ces performances économiques peinent à se traduire en amélioration tangible du pouvoir d’achat des ménages. C’est le constat dressé par Julien Paluku, ministre du Commerce extérieur, lors d’un briefing de presse organisé mardi à Kinshasa, en collaboration avec Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias.
« L’année dernière, nous avons exporté 152 000 tonnes de cobalt et environ 3 100 000 tonnes de cuivre, mais ça ne se ressent pas dans le panier de la ménagère », a déclaré Julien Paluku, soulignant le décalage entre les recettes d’exportation et les conditions de vie des Congolais.
Pourtant, malgré cette manne financière, les défis socio-économiques persistent : inflation, chômage et manque d’infrastructures de base restent des préoccupations majeures pour une large partie de la population.
« Il est temps que ces ressources bénéficient directement à nos concitoyens, à travers des politiques sociales ciblées et des investissements dans des secteurs clés comme l’agriculture et l’industrie », a insisté le ministre Paluku.
De son côté, Patrick Muyaya a rappelé l’engagement du gouvernement à communiquer de manière transparente sur les enjeux économiques, tout en appelant à un contrat social renforcé entre l’État, les entreprises minières et la population.
Les déclarations des ministres interviennent dans un contexte où la RDC cherche à renégocier certains contrats miniers et à optimiser la fiscalité du secteur. Des experts économiques présents lors du briefing ont salué la franchise du diagnostic, mais appellent à des mesures concrètes, notamment la lutte contre la corruption et la diversification de l’économie.
Reste à savoir si ces annonces se traduiront par des actions visibles pour les ménages congolais, qui attendent toujours une matérialisation de cette croissance en amélioration de leur quotidien.
Par Dieumerci Anawezi