Goma, déjà meurtrie par des semaines d’occupation, a vécu une journée macabre ce samedi 22 février 2025. Dans le quartier Katoyi, près du camp militaire Katindo, des combattants du groupe terroriste RDF/M23 ont abattu 11 jeunes civils désarmés, selon des témoins et des organisations locales. Les victimes, âgées de 18 à 25 ans, ont été tuées « comme du bétail », selon un habitant sous couvert d’anonymat. « Ils ont encerclé le quartier, trié les hommes, et tiré à bout portant. Personne n’a osé sortir », raconte une mère dont le fils figure parmi les morts.
Les images des corps alignés sur l’asphalte ont provoqué une vague d’indignation dans la ville. Les familles des victimes réclament justice, mais dans un contexte où les institutions locales sont paralysées par l’occupation, leurs cris risquent de rester sans réponse.
La veille du massacre, vendredi 21 février, un autre drame a secoué Goma. Maître Raoul Songa, avocat respecté et défenseur des droits humains, a été tué par balle sur l’avenue de la Paix, à quelques mètres de sa résidence. Selon des sources proches de sa famille, les assaillants – identifiés comme des membres du M23 – l’ont visé alors qu’il rentrait du tribunal.
« C’était un homme intègre qui défendait les victimes d’exactions. Son crime ? Avoir refusé de se taire », dénonce un collègue avocat, sous pseudonyme. Maître Songa rejoint la liste des professionnels ciblés par les forces rwando-M23 : journalistes, médecins et militants sont régulièrement menacés, enlevés ou exécutés pour étouffer toute dissidence.
Ces atrocités s’inscrivent dans une campagne de terreur visant à asphyxier Goma, dernière grande ville partiellement contrôlée par Kinshasa dans le Nord-Kivu. Depuis le début de l’offensive en 2023, le M23, soutenu par l’armée rwandaise (RDF), utilise des méthodes brutales : Exécutions sommaires de civils accusés de collaborer avec l’armée congolaise, blocus humanitaire, avec des routes coupées et des centres de santé pillés et persécution des élites locales pour briser toute résistance organisée.
À Goma, la colère le dispute à l’impuissance. « Nous sommes livrés à des bourreaux. Le monde nous regarde mourir », lance une habitante du quartier Katindo. Malgré les appels du président Tshisekedi à la mobilisation générale, beaucoup dénoncent le manque d’armes et de soutien logistique pour les jeunes enrôlés dans l’armée.
Pendant ce temps, le M23 renforce ses positions autour de Goma, alimentant les craintes d’une prise totale de la ville d’ici les prochaines semaines.
Rédaction : Horus Gabriel Buzitu