RDC  : La guerre commerciale USA-Chine, une menace pour l’économie sino-congolaise, alerte le Pr Godé Mpoyi

Alors que les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine continuent de redessiner les équilibres économiques mondiaux, le Professeur Godé Mpoyi, économiste de renom, tire la sonnette d’alarme : ces affrontements géo-économiques représentent un « risque majeur » pour les économies chinoise et congolaise. Dans une analyse percutante, l’expert dénonce les répercussions des droits de douane « géopolitiques » instaurés sous l’ère Trump, qualifiant ces mesures de « paralysantes pour l’économie mondiale ». 

Professeur Godé Mpoyi, Docteur en économie et développement / homme politique de la République démocratique du Congo.

Le Pr Mpoyi rappelle que les droits de douane imposés par l’administration Trump à la Chine, atteignant jusqu’à 145 % sur certains produits, ont forcé une recomposition stratégique des multinationales. « Pour contourner ces barrières, nombre d’entreprises installées en Chine délocalisent vers l’Inde, le Vietnam ou d’autres pays émergents, afin de maintenir leur accès au marché américain », explique-t-il. Une migration économique qui, selon lui, affaiblit progressivement le géant asiatique tout en redistribuant les cartes de la mondialisation. 

L’Inde, en particulier, est identifiée comme un acteur clé de cette nouvelle donne. « Le conflit séculaire entre New Delhi et Pékin poussera l’Inde à saisir cette opportunité pour renforcer son positionnement face à la Chine », prédit l’économiste. Une rivalité historique qui pourrait ainsi profiter à New Delhi, attirant des investissements et des capitaux en quête de stabilité commerciale avec les États-Unis. 

Le Pr Mpoyi insiste sur un pivot central : « L’itinéraire des exportations est désormais fixé par le pouvoir d’achat du consommateur, et non par des alliances politiques ». Avec un marché américain au pouvoir d’achat élevé, les entreprises n’ont d’autre choix que de s’adapter aux exigences tarifaires pour y accéder. « Le pouvoir d’achat n’est pas le pouvoir du chat, c’est le pouvoir de choix », assène-t-il, soulignant que les décisions commerciales sont dictées par la réalité économique, et non par la diplomatie. 

Face à ces bouleversements, le Professeur Mpoyi exhorte la République Démocratique du Congo à « réfléchir dès maintenant à l’Inde comme nouveau partenaire commercial ». Alors que la RDC exporte massivement vers la Chine des minerais stratégiques (cobalt, cuivre), indispensables aux industries high-tech et énergétiques, cette dépendance pourrait devenir vulnérable si Pékin perdait son statut d’« usine du monde ». 

« L’Inde représente un marché alternatif en pleine expansion, avec une demande croissante en ressources naturelles. La diversification des partenaires est une assurance contre les chocs géopolitiques », argumente-t-il. Pour la RDC, dont l’économie repose en partie sur les exportations minières, cette stratégie pourrait atténuer les effets d’un ralentissement chinois ou d’une fragmentation accrue des échanges globaux. 

En conclusion, le Pr Mpoyi appelle à une prise de conscience urgente : dans un monde où les guerres commerciales redéfinissent les alliances, les États doivent anticiper les ruptures et cultiver l’agilité. Pour la RDC, dont les ressources sont convoitées, l’enjeu est de transformer sa richesse minière en levier de développement durable, en s’appuyant sur des partenariats multiples et résilients. 

Par Venance Manzanza

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