Au cœur des forêts tropicales congolaises se cache une créature fascinante : l’okapi (Okapia johnstoni). Ce mammifère ruminant, unique représentant de son genre, appartient à la famille des giraffidés et ne vit que en République démocratique du Congo. Un emblème naturel aussi rare que précieux, dont l’existence reste étroitement liée aux écosystèmes congolais.
Reconnaissable à ses rayures zébrées et à son cou élancé, l’okapi est souvent surnommé « la girafe des forêts« . Mesurant près de 1,80 m au garrot, il évolue en solitaire dans la réserve de faune à okapis et la forêt de l’Ituri. Si sa discrétion le rend difficile à observer à l’état sauvage, il adopte un comportement plus grégaire en captivité une particularité encore peu étudiée.
L’explorateur britannique Harry Johnston l’identifia scientifiquement en 1901, faisant de lui l’un des derniers grands mammifères découverts. Pourtant, les communautés locales, notamment les Pygmées Mvuba, le connaissaient depuis des siècles sous le nom d’O’api (ou Mondonga en lingala). Johnston crut d’abord à une espèce de zèbre, avant de corriger son erreur et de le classer parmi les giraffidés.
Classé « en danger » par l’UICN depuis 2013, l’okapi voit son habitat se réduire drastiquement. Braconnage, déforestation et conflits compromettent sa survie. Malgré une protection officielle depuis 1933, sa population décline renforçant son statut de joyau vulnérable.
L’histoire révèle un fait marquant : toutes les tentatives coloniales d’exporter l’animal vers l’Europe ou l’Amérique ont échoué. Les okapis mourraient systématiquement hors du sol congolais, même dans des habitats artificiels recréés. Preuve irréfutable que cet animal incarne l’âme de la RDC : il ne survit qu’ancré dans sa biodiversité natale.
« L’okapi est bien plus qu’une curiosité zoologique : c’est un messager silencieux de notre identité. Son existence exclusive en RDC rappelle que certaines richesses refusent d’être déracinées », souligne un conservateur de la réserve de l’Ituri.
Aujourd’hui, ce mammifère insaisissable demeure un rappel vivant de la singularité écologique congolaise un trésor national à préserver coûte que coûte pour les générations futures.