Lors de la deuxième réunion extraordinaire du Conseil des Ministres, le Président de la République, Félix Tshisekedi, a réaffirmé la nécessité de maintenir l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu pour rétablir la paix et la sécurité. Cette mesure, instaurée il y a plus d’un an, vise à contrer les violences persistantes des groupes armés locaux et étrangers, responsables de massacres, de déplacements massifs de populations et de pillages des ressources naturelles.

Le Président a rappelé les conclusions de la Table ronde organisée en août 2023, qui recommandait un dispositif transitoire pour mettre fin à l’état de siège tout en rétablissant l’autorité civile dans les zones sécurisées. Il a insisté sur l’assouplissement des mesures restrictives, notamment en matière de circulation des personnes et des biens, tout en tenant compte des besoins économiques et éducatifs des populations locales.
Une mission interinstitutionnelle, conduite par la Première Ministre Judith Suminwa en novembre 2024, a confirmé que l’état de siège reste nécessaire face à la dégradation de la situation sécuritaire, marquée par les velléités expansionnistes de l’armée rwandaise et du M23. Cependant, un allègement des mesures est demandé par les populations. Le gouvernement a donc été chargé de produire une feuille de route pour une transition progressive, à remettre dans un délai de 15 jours.
Projet « Compact Energétique National »
Le Président a également évoqué le projet « Compact Energétique National », visant à augmenter le taux d’accès à l’électricité de 21,5 % à 62 % d’ici 2030, ainsi qu’à promouvoir des solutions de cuisson propre pour 40 millions de personnes. Ce projet, estimé à 37 milliards USD, implique une collaboration entre le secteur public et privé. Il s’inscrit dans une initiative plus large de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement pour électrifier l’Afrique subsaharienne.
Le Président a appelé les ministres concernés à élaborer des projets spécifiques alignés sur ce compact énergétique, avec un rapport attendu pour fin février 2025. Ce projet sera également présenté au Sommet des Chefs d’État africains sur l’énergie à Dar-es-Salam.

La première ministre Judith Suminwa a déclaré 2025 comme l’année du raffermissement des valeurs morales et de l’optimisation de l’action gouvernementale. Elle a insisté sur la promotion de la culture du résultat, l’utilisation judicieuse des ressources financières et le respect des principes éthiques. Elle a également souligné l’importance de l’évaluation des engagements pris lors des Commissions paritaires pour préserver la paix sociale.
Enfin, elle a informé le Conseil de la publication d’un arrêté interministériel encadrant les procédures de dépenses publiques, renforçant ainsi la gouvernance financière.
Situation sécuritaire
Le Vice-Premier Ministre de la Défense a fait le point sur les opérations militaires dans l’Est du pays. Les FARDC ont récupéré plusieurs localités stratégiques, notamment Luofu et Ndoluma, tout en contenant les offensives du M23 et de l’armée rwandaise. Les combats se poursuivent dans les territoires de Masisi, Walikale et Nyiragongo, ainsi qu’au Sud-Kivu contre les groupes armés Twirwanero et Red Tabara. En Ituri, la traque des miliciens CODECO et ADF/MTM continue, tandis que l’opération Ngemba vise à neutraliser les groupes Mobondo dans l’Ouest du pays.
Situation épidémiologique
Le Ministre de la Santé a présenté un bilan mitigé de la situation épidémiologique. Si les cas de Mpox et de rougeole ont diminué grâce aux campagnes de vaccination, une épidémie de grippe sévit dans la Zone de Santé de Panzi, avec 2.774 cas et 77 décès recensés. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour contenir ces maladies.
Formation professionnelle
Le Ministre de la Formation Professionnelle a fait état des travaux de construction de centres de formation dans plusieurs provinces, notamment au Kasaï Central, au Kasaï Oriental, au Kwilu et au Lualaba. Ces infrastructures visent à améliorer l’employabilité des jeunes et à soutenir le développement économique local.
En conclusion, cette réunion du Conseil des Ministres a mis en lumière les défis sécuritaires, sanitaires et économiques auxquels fait face la RDC, tout en traçant une feuille de route pour y répondre de manière structurée et efficace.