Lors du 33ᵉ Conseil des Ministres présidé ce vendredi 28 février 2025 par le chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) a dominé les débats. Face à « l’agression inacceptable du Rwanda et de ses alliés, dont le groupe terroriste M23 », le Président a insisté sur l’urgence d’améliorer les conditions de vie des militaires, « rempart de la souveraineté nationale ».
Dans un discours ferme, le Président Tshisekedi a rendu hommage aux soldats « qui risquent leur vie chaque jour pour défendre notre intégrité territoriale ». Il a annoncé des mesures immédiates :
- Augmentation imminente des soldes et primes de combat, particulièrement pour les militaires déployés en zones opérationnelles ;
- Prise en charge renforcée des familles (épouses et enfants), incluant l’accès aux soins médicaux, la couverture des frais de scolarité et un soutien socio-économique ;
- Garantie de la transparence dans le versement des droits et allocations, avec un suivi strict pour éviter les détournements.
La Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, a été chargée de mener une « réflexion profonde » pour concrétiser ces mesures. Un rapport détaillé est attendu sous 7 jours.
« Nos soldats méritent mieux que des promesses. Leurs sacrifices exigent des actes », a martelé le Président, rappelant que la crise actuelle menace « l’essence même de notre identité nationale ».
Le deuxième axe majeur abordé lors du Conseil a porté sur la continuité des services publics, décrite comme un « pilier fondamental de la confiance des Congolais ». Le chef de l’État a exigé que les secteurs clés – santé, éducation, agriculture et énergie – restent opérationnels, malgré les défis sécuritaires et logistiques.
« Même dans l’adversité, l’État doit fonctionner sans interruption », a déclaré Tshisekedi, appelant les agents publics à faire preuve de « discipline et d’engagement sans faille »
Il a également insisté sur l’adaptation des méthodes de travail pour répondre aux réalités du terrain, le respect des engagements internationaux, essentiels à la crédibilité de la RDC et sur une campagne de sensibilisation pour motiver les fonctionnaires à maintenir les services vitaux.
Le gouvernement devra en outre renforcer le dialogue avec les partenaires internationaux pour « assurer soutien et coopération », tout en veillant à ce que les populations vulnérables continuent d’accéder aux soins, à l’éducation et aux ressources agricoles.
Ce Conseil des Ministres a souligné la dualité des défis congolais : protéger le territoire tout en préservant les acquis de l’État de droit. Alors que les troupes rwando-M23 progressent dans l’Est, Tshisekedi a rappelé que « la résilience de la RDC passe autant par les armes que par la solidarité envers ceux qui les portent ». La question des familles militaires, longtemps négligée, devient enfin une priorité.
« Les épouses et enfants de soldats portent aussi le poids de cette guerre. Leur bien-être est une dette nationale », a-t-il conclu.
rédaction : Horus-Gabriel Buzitu