Le ministre de l’Industrie et du Développement des PME, Louis Watum Kabamba, est au cœur d’une tempête politique. Accusé par des sources internes et des acteurs de la société civile de vouloir détourner des fonds publics au profit de son parti politique, l’Action des Patriotes pour l’Émergence du Congo (APEC), le scandale éclate après la suspension controversée du Directeur Général de l’ANADEC, Godefroy Kizaba, qui aurait refusé de se plier à ces exigences .
Selon plusieurs sources et des témoignages anonymes d’agents du ministère, Watum Kabamba aurait tenté d’imposer des nominations partisanes au sein des structures sous sa tutelle, notamment à l’ANADEC, pour faciliter l’accès à des financements destinés aux entrepreneurs congolais. Le DG Kizaba, en résistant, aurait été écarté sous prétexte de « mésententes administratives », une décision qualifiée de purement politique par ses soutiens.
La décision de suspendre Godefroy Kizaba a provoqué une vague d’indignation, notamment dans la province du Bandundu, dont il est originaire. Des manifestations sont prévues à Kikwit, Idiofa et Bandundu-Ville, où des calicots dénonçant « le favoritisme et la corruption » du ministre devraient être déployés .
C’est ainsi que les membres de l’opposition et de la société civile dénoncent une dérive autoritaire :
« C’est une tentative flagrante de clientélisme. Les fonds publics ne doivent pas servir à financer un parti politique« , s’insurge un député de l’Union Sacrée.
Fondé en 2020, l’APEC, dont Watum Kabamba est l’un des instigateurs, se présente comme un parti axé sur la lutte contre la pauvreté et le soutien aux PME. Cependant, ses détracteurs l’accusent désormais de servir de véhicule pour des ambitions personnelles, avec des méthodes opaques pour contrôler les flux financiers publics .
Cette affaire intervient dans un contexte où le ministre était déjà sous le feu des critiques pour sa gestion controversée des fonds destinés à l’entrepreneuriat, malgré des initiatives médiatisées comme la plateforme « Solidarité Est » pour soutenir les régions en crise
Soulignons le combat du gouvernement Congolais qui tente de redorer son image en matière de transparence financière, ce scandale pourrait ébranler sa crédibilité. Entre règlement de comptes et enjeux électoraux, l’affaire Watum-Kizaba risque de s’envenimer, surtout si des preuves concrètes viennent étayer les accusations.
Par Dieumerci Anawezi