Un coup significatif a été porté jeudi à la rébellion du M23. Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont présenté publiquement à Kisangani un groupe de 45 combattants présumés du mouvement, marquant un revers important pour l’organisation.
Le profil des individus présentés
Parmi les 45 hommes alignés sous bonne garde,deux profils distincts se dégagent. La majorité, soit trente individus, sont des déserteurs ayant choisi de déposer les armes volontairement. Leur motivation ? Une lassitude face à des conditions de vie qualifiées d’inhumaines et des abus systématiques. Les quinze autres ont été capturés directement sur le champ de bataille par les FARDC dans la province du Kivu.
Parmi ces ex-combattants,dont deux mineurs, les récits concordent pour décrire l’horreur quotidienne vécue dans les camps du M23, tels que ceux de Rumangabo et Nyangezi. La parole s’est libérée, livrant un aperçu glaçant de leur calvaire. L’un des déserteurs, sous le couvert de l’anonymat, a affirmé : « J’étais traité comme un animal, sans vêtements ni salaire. La nourriture était rare. Nous dormions dans des trous, comme des bêtes. J’ai préféré fuir plutôt que mourir à petit feu. »
Saisissant l’opportunité de cet événement,le Major Nestor Mavudisa, porte-parole de la 3e zone de défense, a adressé un message sans équivoque aux rangs adverses. Dans une déclaration teintée de patriotisme, il a martelé : « Abandonnez cette aventure criminelle. Rejoignez la nation, servez la patrie. » Un appel clair à la reddition qui vise à saper le moral des troupes du M23 et à affaiblir le mouvement de l’intérieur.
Cette présentation publique des déserteurs et des capturés constitue une opération communicationnelle et stratégique forte pour les FARDC, visant à démontrer l’effritement de l’ennemi tout en encourageant d’autres défections.
Par Horus-Gabriel Buzitu